“Tout a commencé avec cette thèse sur les voyageurs au long cours : je me suis rendu compte que certains étaient très attentifs à tout ce qui leur arrivait pendant leur voyage et le prenaient comme un récit qui se fabriquait, un récit qui allait au-delà même du voyage et qui était un peu la suite de leur vie. Et, petit à petit, j’ai compris que ce mécanisme-là, on n’est pas obligé de partir loin pour le reproduire. D’ailleurs les itinérants les plus âgés arrêtent de faire des longs voyages : ils font des voyages de plus en plus courts, voire de quelques heures autour de chez eux, mais toujours avec ce même esprit d’aller à la recherche de ces moments d’étonnement où ils sont interpellés. Finalement, je me rends compte qu’on peut voyager en troquant la distance avec la profondeur.”